20thSeptember
NOTRE MISSION DE VOLONTARIAT COMMUNAUTAIRE A SACHA WASI
Où s’est passé notre volontariat ??
Nous avons opté pour une mission de volontariat communautaire au sein de la communauté indigène de Sacha Wasi, située à environ 25 kilomètres de Puyo (45mn de route), entre Véracruz et Pomona, à l’entrée de la forêt Amazonienne.
Le volontariat a pour but d’aider les membres de la communauté dans leurs projets et de s’immerger dans leur quotidien. Plus en détail nous pouvions intervenir sur :
- projets de construction
- animation auprès des enfants
- projets d’agriculture
- traduction auprès de groupes de touristes
On était bien tentés par l’idée de se retrouver coupés du monde, au milieu de la forêt amazonienne, avec une communauté indigène qui pourrait nous apprendre pleins de choses. Une vrai immersion culturelle.
Nous avons rendez-vous avec Roberto, notre contact, à la gare de Puyo un mardi en début d’après midi.
Après avoir pris un taxi (le bus pouvant nous emmener sur place ne passe que 3 fois/jour…) nous arrivons au bord d’une jolie rivière qui s’appelle le « rio Puyo » et nous marchons 15 minutes avec nos sacs et nos courses avant d’arriver à destination.
Roberto nous explique rapidement comment ils sont organisés. La communauté habite à quelques minutes de marche et compte une centaine de personnes dont la moitié sont des enfants.
Pour notre part, nous logerons à Sacha Wasi, au sein de la famille de Roberto qui compte beaucoup de membres.
Marlene et son mari, les parents de Roberto, ont 9 enfants entre 35 et 16 ans. Ils ont tous, sauf un, des enfants et sont en couple. Ça fait du monde ! Ils vivent tous ici ou pas très loin : membres de la famille, plus enfants, et animaux (dont Martine le porc-épic domestique qui nous a bien fait marrer).
Ici c’est super paisible ! les arbres nous entourent et la rivière nous fait entendre ses jolies clapotis…il n’y a pas d’électricité, on cuisine et on se lave avec l’eau qui vient de la montagne…d’accord pas de problème… l’eau est froide et on boue l’eau pour cuisiner bien sur. On est des petits citadins fragiles nous quand même lol.
Que font-ils ?
L’activité quotidienne des gens se résume, grosso modo à :
- Construire une tonne de trucs : des maisons, des ponts, des jardins, etc…
- Pour cela ils passent vraiment leurs journées à porter des tas de choses : du bois, des sacs, des pierres, etc…
- Découper du bois en forêt, des bambous, etc..
- Entretenir leur lieu de vie : découper de l’herbe, et tout ce que la nature veut bien faire pousser…(et croyez nous, ça prend du temps !!)
- Agriculture
Les enfants vont à l’école le matin, du lundi au vendredi, jusqu’environ 12 ans. Ensuite soit ils travaillent, soit ils ont la chance de continuer le collège à 1h de route en bus, à Veracruz.
Comment s’organisent -ils ?
Leur journée se découpe de la manière suivante :
- Levé vers 3h-4h du matin où ils se réunissent en famille, mangent, boivent du « wayousa » (plante médicinale énergisante) et discutent entre eux (histoires des anciens et des coutumes, organisation de la journée et des tâches etc).
- Vers 5h démarrage des activités quotidiennes
- Le midi ils mangent pas trop (nous ça nous étonnait vraiment !)
- Vers 16h les tâches quotidiennes prennent fin et ils prennent le temps de se baigner à la rivière, s’amuser, jouer au volley- ball ou au foot…
- Vers 18h ils mangent (enfin !)
- Et a 19h-20h au dodo après avoir discuté ensemble autour du feu !!
Les plantes médicinales
A coté de tout ça, il y a beaucoup de croyances et de pratiques notamment la médecine des plantes. On nous en a montré pas mal, la première étant celle qui soulage les piqures de moustiques tellement on aurait pu croire qu’on avait la varicelle !
Quelques exemples de ce qu’on a pu apprendre :
- L’arbre du sang du dragon : utilisé contre piqûres de moustiques, cancers et pour soulager et cicatriser toute coupure.
- L’Ayahuasca : LA plante médicinale par excellence pour eux. Elle permet l’apport d’énergie surtout, sert pour guérir pas mal de maux. Elle permet aussi de pouvoir avoir des visions d’avenir, selon un rituel bien précis qu’on a pu tester le dernier soir ! Assez impressionnant ! Bon on était pas super bien, genre grosse défonce !!
- Arbre Sikta : est utilisé pour faire un bain, surtout après l’accouchement pour la mère afin qu’elle retrouve son énergie et pour le bébé afin qu’il soit fort.
- …
L’artisanat
Pendant les longues journées de pluie des mois de novembre, décembre, janvier, tous s’adonnent à la fabrication de plusieurs artisanats : bijoux, poteries, etc.
Le dernier jour, jour de pluie, nous avons passé la matinée à faire des bijoux en graines. C’était vraiment chouette !
Notre quotidien
Dés le lendemain de notre arrivée, on nous annonce la couleur. La « casa communal » va être construite dés le week end prochain. La casa communal c’est grosso modo la maison où se réunissent les membres de la communauté pour discuter, débattre, faire des réunions et accueillir les visiteurs. En gros c’est le centre du village, comme la mairie chez nous.
Toute la communauté se mobilise pour transporter le sable et les cailloux sur le lieu de construction. « Aie ! Heu moi j’ai pas trop de force mais je veux bien essayer » se dit Carla.
Les tâches s’annoncent être trop physiques : les sacs de sable à porter sur notre dos ou épaules sont trop lourd, trop dur, et le chemin est casse-gueule (faut jouer a saute mouton sur la rivière et passer des passerelles sur des troncs d’arbres…). Ludo s’en sort pas trop mal et est vraiment plus dégourdi.
L’après midi on continue, mais on se force pas trop, le mal de dos va vite arriver à cette allure. Carla jette l’éponge et se la joue reporter à prendre des photos.
En plus, en tant qu’ergonome Carla est CATASTROPHEE !! Même les femmes enceintes portent environ 40 kg sur le dos, et d’autres allaitent en même temps qu’elles portent les sacs…c’est une performance !!
Le lendemain matin rebelote. On aide, on fait comme on peut et l’après midi on se confie une nouvelle tâche, nettoyer un sentier. C’est nettement plus abordable.
Et qu’est-ce qu’on a fait concrètement ? Nous les rois de la machettes
Les jours suivants, notre principale mission a été d’aider à la re-construction de la salle de bain de Sacha Wasi.
Pour ça, la première étape est le découpage du bambou en forêt.
Ludo a ensuite pu acheminer les « troncs » par la rivière, à l’aide du petit Sebastian.
Ensuite, la phase de la découpe de bambou a été assez longue et s’est réalisée à la hache et à la machette (d’ailleurs on est devenus les rois de la machette lol).
Il faut d’abord découper le tronc à la hache et ensuite réaliser les finitions à la machette.
Il faut aussi découper des « baguettes en bambous » pour pouvoir maintenir le tout.
Ces travaux ont été super intéressants et on sait maintenant faire une petite cabane de jardin fonctionnelle en bambou (si vous avez des besoins, merci de prendre rdv hihi).
Ludo s’est éclaté à construire la douche et le pommeau de douche qui a donné un résultat assez concluant. Carla s’est adonné à la signalétique lol.
L’Amazonie et ses merveilles
On a pris le temps d’aller visiter les alentours, et ça vaut le coup.
Nous avons visité à la cascade de « Hola Vida » à environ 45 mn de marche du village. Perdue au milieu de la forêt, la cascade s’élève à environ une quarantaine de mètres, une jolie petite merveille. L’histoire dit que les anciens venaient là pour se donner de l’énergie sous cette eau bien fraiche et que deux moines géants apparaissaient de coté et d’autre de la cascade.
Vers la fin de notre séjour, nous avons aussi pris le temps d’aller jusqu’au mirador du rio Pastaza. A une bonne heure de marche, et une petite grimpette, nous sommes arrivés à un superbe point de vue sur l’Amazonie et le rio Pastaza…magique. On a pris le temps de se poser face à la beauté du paysage.
Les trucs pas faciles dans la foret…
- nos amis les insectes, bêtes et autres trucs étranges : quand on est dans la forêt y’a pleins de bêtes qu’on connaît pas qui font leur apparitions. Du coup pas facile de s’endormir sereinement…bon à coté de ça on a vu des trucs étranges mais jolis alors sans regret. Carla s’est quand même bien fait piquée le premier jour par un truc (car on sait pas trop encore ce que c’était) et faisait pas la fière. Puis on s’est fait DEVORER par les moustiques ! C’est pas les petites piqures comme chez nous ! non non c’est des piqures qui grattent même des jours après et qui sont grosses et moches et toutes violettes !
- pas d’électricité : la nuit se couche à 6h30 donc vers 19h3à on est déjà au lit, du coup on prend d’autres habitudes au quotidien….et on recharge nos appareils électriques avant de venir
- l’eau froide : bon ça normal on est déjà habitués…sinon on avait aussi le choix de se laver dans la rivière et ça c’était rigolo et plaisant…
- pas de magasins : du coup on a du faire toutes nos courses avant et c’était pas évident de tout acheminer jusque là..la plus grosse crainte était la pénurie d’eau potable mais comme on s’adapte, on faisait bouillir de l’eau pour s’approvisionner en eau potable hihi
Notre conclusion sur ces jours dans la fôret
L’immersion a été super intéressante et vraiment dépaysante. La coupure totale a pu se faire, et nous on est content d’avoir appris pleins de choses des indigènes.
Par contre on mène encore la réflexion sur notre contribution au sein de la communauté. Financièrement notre venue aide la communauté car notre visite leur a permis d’avoir un petit apport financier, mais en terme de tâches nous sommes dubitatifs. Le besoin n'était pas très clair et physiquement les tâches étaient parfois difficiles pour nous.
Le gros point positif de cette expérience est surtout l’échange que nous avons eu ensemble et ces moments passés avec eux. Et nous pensons, que au final, aussi bien eux que nous, sommes à la recherche de cet échange pour nous développer (d'un point de vue d'enrichissement personnel pour nous, et d'un point de vue communautaire et touristique pour eux).
Une belle expérience qui nous aura beaucoup marquée.